Texte d'une courte allocution, le 12 septembre 2020 à la Maison du Développement Durable, dans le cadre d'un hommage à la suite du décès de Coralie Deny directrice générale du CRE-Montréal.
Bonjour,
Tout d’abord, je voudrais remercier Francis et l’équipe du CRE de m’avoir invité à prendre la parole aujourd’hui.
J’ai longuement réfléchi à ce que j’allais livrer comme hommage à Coralie. Finalement, j’ai décidé de procéder comme je le faisais avec Coralie. J’ai testé mes idées auprès de Francis et d’Emanuel. Ils ont généreusement répondu à ma demande. Comme Coralie le faisait.
C’est la première qualité que je désire souligner : sa générosité avec une dose d’abnégation ou de gratuité.
Je désire vous partager des éléments d’une certaine intimité professionnelle de ma relation avec Coralie. J’espère que plusieurs d’autre-vous se reconnaitront.
Avant de devenir président, j’étais un simple membre du CA. J’avais beaucoup de plaisir. Vous savez les tannants dans le fond de la classe qui dérange. Devenu président, le fun c’est transformé. Un nouveau chapitre de ma vie professionnelle et militante s’est amorcé.
Avec Coralie j’avais le même objectif faire reconnaitre le CRE comme instance régionale en environnement.
Il serait trop long de détailler l’évolution de notre relation.
Voici quelques éléments :
• Le débat des idées
Un jour elle me dit : « tu sais Gilles quand je suis arrivé au Québec j’ai été étonné de voir comment les Québécois cherchent toujours le consensus. Ils ont peur du débat, de choc des idées. Moi, j’ai vécu dans une tradition ou on débat de manière intense sans rancune personnelle. »
Elle a maintenu cette volonté de discuter franchement des idées.
• Écouter le silence
J’ai toujours été impressionné par sa capacité de trouver des solutions tant au niveau des problématiques, que des processus de mise en place. À la blague on se disait qu’elle était une vraie machine.
Mais, il fallait écouter le silence afin de permettre un débat collectif.
Elle a accepté de se retenir à donner les réponses aux questions. Je me souviens d’un code que nous avions convenu. Quand elle répondait trop rapidement aux rencontres du CA je lui touchais légèrement la main. Mais ça marchait. Francis m’a dit qu’il devait y avoir un niveau de confiance élevé entre vous pour que Coralie accepte de se faire encadrer.
• Nous sommes devenus des camarades
Cette confiance mutuelle a dépassé la relation professionnelle formelle nous sommes devenus des camarades.
Tout au long de ma réflexion, ce mot me revenait constamment. J’ai cherché le sens du terme cela signifie : vivre dans la même chambre. Moi, je dirais vivre dans la même maison. Cela signifiait que malgré les points de vue différents nous étions liés.
J’ai eu le privilège d’assister à son évolution professionnelle.
Ma relation avec Coralie m’a changé.
Elle nous a légué des acquis sur l’importance de documenter nos dossiers et d’affirmer clairement nos positions sans rupture avec ceux qui ne partage pas nos points de vue.
Elle nous a légué une équipe autonome.
Merci de m’avoir écouté
Gilles Dubois
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